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Bien qu’elle soit très répandue, l’endométriose est une maladie gynécologique qui demeure mal connue. Elle touche en effet 10% des femmes dans le monde, soit 1,5 million de personnes en France. Malgré tout, encore trop de patientes se sentent mal comprises, y compris par les professionnels de santé.

L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique, c’est-à-dire qu’il est impossible de s’en débarrasser définitivement. Néanmoins, de nombreux traitements sont possibles pour parvenir à une qualité de vie normale.

On fait le point sur cette maladie, complexe à comprendre et parfois très difficile à vivre au quotidien.

L’endométriose : qu’est-ce que c’est ?

Concrètement, on parle d’endométriose quand des cellules de la muqueuse utérine, appelée endomètre, se forment en dehors de l'utérus.

Normalement, l’endomètre s’épaissit au cours du cycle menstruel sous l’effet des hormones œstrogènes afin de préparer une éventuelle grossesse. Les règles surviennent lorsque l’endomètre se désagrège et saigne.

Chez les femmes qui souffrent d'endométriose, les cellules qui se développent en dehors de l’utérus ne sont pas détruites. Celles-ci restent sur les organes et saignent hors de l'utérus pendant la période des règles. Cela provoque alors des lésions, des nodules, des adhérences, des kystes ainsi que des réactions inflammatoires avec une formation de cicatrices fibreuses.

Les facteurs de risque et les causes de l’endométriose

Le premier facteur de risque est l’âge. Une fille devient exposée à l’endométriose quand elle est en âge de procréer.

Ensuite, les antécédents familiaux ont également un rôle puisque la probabilité d’avoir la maladie devient élevée si une proche parente est elle-même atteinte (mère, sœur, fille). En cela, on pourrait dire que l’endométriose est héréditaire.

D’autres facteurs peuvent causer l’endométriose tels que :

  • des cycles menstruels courts de moins de 27 jours ou longs ;
  • des menstruations précoces (avant 11 ans) ;
  • des règles douloureuses et/ou abondantes ;
  • une ménopause tardive ;
  • l’obésité.

Les symptômes de l’endométriose

Parfois, l’endométriose est indolore mais les douleurs restent présentes dans la grande majorité des cas.

Il est parfois difficile de distinguer les différents symptômes, tour d’horizon ci-dessous:

  • règles avec de fortes douleurs, on parle alors de dysménorrhée ;
  • douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie) ;
  • douleur lors de la défécation, présence de sang dans les selles (rectorragies) au moment des règles ;
  • difficultés à avoir une miction (lorsque l’on urine), présence de sang dans les urines (hématurie) au moment des règles ;
  • brûlures urinaires (dysurie) ;
  • douleurs avant la période des règles ;
  • règles abondantes et douloureuses, surtout vers le 3è ou 4è jour du cycle. Les cycles peuvent également être perturbés ;
  • douleurs au moment de l’ovulation ;
  • douleurs lorsque la patiente arrête de prendre la pilule ;
  • douleurs pelviennes fréquentes pouvant irradier dans la jambe (cruralgie) ;
  • douleurs constantes et crampes abdominales (ballonnements, ombilicales…) ;
  • douleurs constantes et crampes lombaires (lombalgie, sciatique, cruralgie) ;
  • saignements prémenstruels (métrorragies, rectorragie, spotting) ;
  • apparition de kystes ;
  • troubles gastro-intestinaux (diarrhées, constipation, nausées…) ;
  • fatigue, irritabilité ou dépression.

D’autres symptômes peuvent également se manifester chez les patientes tels que la perte de connaissance et les vomissements au moindre changement de position.

Enfin, l’infertilité est une conséquence de l’endométriose que l’on observe chez un tiers des femmes atteintes d’endométriose.

Les traitements de l’endométriose

Nous l’avons dit précédemment, l’endométriose est une maladie chronique donc elle ne peut pas être guérie. On peut tout de même arrêter son évolution pendant plusieurs mois ou plusieurs années selon les cas et traiter les symptômes douloureux.

On a principalement recours à trois types de traitement :

  • les traitements antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiennes ou AINS ;
  • les traitements hormonaux (l’hormonothérapie) ;
  • le traitement chirurgical.

Les traitements antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiennes ou AINS

Le but de ces traitements est de diminuer le taux d’œstrogènes pour réduire les saignements ainsi que les lésions.

Les traitements hormonaux de l’endométriose (l’hormonothérapie)

Les gynécologues peuvent avoir recours à un traitement médical hormonal dont le but est de supprimer les règles, ce qui diminue très fortement les douleurs occasionnées par l’endométriose.

Le stérilet : le DIU ou stérilet est un dispositif intra-utérin. Le gynécologue pose un stérilet recouvert d'un progestatif qui réduit les règles et les symptômes douloureux liés à l'endométriose.

La pilule progestative : Elle bloque l'ovulation et empêche la libération d'oestrogènes qui nourrissent les cellules de l’endomètre.

La pilule œstroprogestative en continu : La pilule est prise de façon continue sans interruption ce qui provoque un affaiblissement de l'endomètre, et donc de l'endométriose tout en supprimant les règles.

Lorsque les traitements précédents ne s’avèrent pas efficaces, le gynécologue propose une cure de ménopause artificielle doublée d’une thérapie hormonale afin de pallier aux effets indésirables de la ménopause :

Le danazol : il s’agit d’une hormone synthétique proche de la testostérone. Elle bloque la sécrétion des ovaires. Autrement dit, l’activité des œstrogènes et de la progestérone est bloquée, ce qui induit une ménopause artificielle. L'endométriose est donc affaiblie !

Les analogues ou les agonistes de la GnRH (ou LHRH) : les règles sont supprimées car ceux-ci  font baisser artificiellement le taux d’œstrogènes en provoquant une ménopause artificielle.

Les anti-aromatases : ils sont utilisées dans le traitement du cancer du sein et sont toujours en cours d’évaluation.

Le traitement chirurgical de l’endométriose

En cas d'inefficacité des traitements médicaux ou si ces derniers s’avèrent trop lourds à prendre, le gynécologue peut demander un acte chirurgical. Bien entendu, la patiente a son mot à dire sur le sujet et aucune décision n’est prise sans son accord.

En effet, la chirurgie est décidée en concertation avec l’équipe médicale en fonction de :

  • ce que vit la patiente au quotidien ;
  • ses antécédents médicaux ;
  • son désir de grossesse.

La chirurgie consiste notamment à retirer les nodules et les kystes. Les ovaires et l’utérus peuvent être retirés mais ils le sont en dernier recours. Ces opérations permettent d’enlever les lésions de l'endométriose, la douleur se retrouve alors considérablement et durablement stoppée.

Il existe deux types de traitements chirurgicaux :

  • la chirurgie conservatrice : elle permet de préserver la fertilité des femmes qui ont un désir d’enfants, par un grand soin apporté à l’utérus et aux ovaires. Les excroissances endométriales sont donc retirées ainsi que les tissus cicatriciels, à l’origine de l’infertilité et/ou des douleurs.
  • la chirurgie radicale : dans les cas les plus sévères, il est parfois nécessaire de procéder à l’ablation de l’utérus (hystérectomie) et des ovaires pour éviter une stimulation hormonale. Cette chirurgie est évidemment envisagée en dernier recours puisqu’elle implique une ménopause et une stérilité définitives.

La chirurgie est réalisée par cœlioscopie, une méthode qui permet de très légères suites opératoires et une meilleure cicatrisation. Des petites incisions sont réalisées et vont permettre au chirurgien d’y faire rentrer ses instruments afin de procéder à l’opération.

La prévention contre l’endométriose

Enfin, il peut être intéressant pour les patientes d’avoir en tête ces quelques conseils afin de prévenir l’endométriose :

  • rester active et faire de l’exercice physique puisque celui-ci réduit considérablement les risques d’endométriose.
  • avoir une alimentation équilibrée ;
  • faire attention au gras consommé. En effet, certains acides gras ont un effet anti-inflammatoire comme l’oméga-3 tandis que d’autres peuvent augmenter la douleur comme l’oméga-6 ;
  • consommer des légumes verts et des fruits frais ;
  • éviter de manger beaucoup de viandes rouges.

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